Chapitre 2: le colombin
Faire savoir les savoir-faire

IMAGE: LAYTON THOMPSON
En discutant avec une céramiste d’une pièce qu’elle avait faite pour nous et du temps qu’elle avait mis pour fabriquer cette pièce unique, nous nous sommes rendues compte que nos clients ne pouvaient pas toujours deviner ce qu’il y avait derrière l’objet. Nous avons dès lors décider de faire savoir les savoir-faire à travers plusieurs articles déroulant le vocabulaire et les étapes de la fabrication d’une pièce, mais aussi présentant le témoignage plus personnel d’artisans passionnés.
Cet article sur le colombin, une des premières techniques de façonnage d’une pièce en terre, est le deuxième de notre série Faire savoir les savoir-faire !
Le façonnage au colombin est une technique qui remonte à la nuit des temps et qui consiste à fabriquer des pièces en disposant des colombins ou des boudins d’argile les uns sur les autres et en les unissant à la main ou à l’aide d’outils. Les colombins peuvent être considérés comme une étape préliminaire à la méthode du tournassage.
Les étapes du montage au colombin :
– Préparer des colombins de terre (boudins) relativement mous
– Les superposer et les lisser, tout en donnant la forme souhaitée à la pièce travaillée
Ce processus est long et fastidieux mais il permet une large possibilité de formes différentes.
Découvrez à travers les superbes images de Layton Thompson pour la Ceramic Review le processus de montage au colombin par le céramiste Stephen Murfitt.
CI-DESSUS: STEPHEN MURFITT DANS UNE VIDEO DE LAYTON THOMPSON POUR CERAMIC REVIEW
CI-DESSOUS: IMAGES DU PROCESSUS PAR ANNE THIELET ET KAORI KURIHARA
Si la technique en elle même peut-être définie de manière précise et théorique, elle n’existe que par son application et se fait donc inévitablement apprivoiser par l’artisan. Chaque artisan a sa façon de mettre en pratique donc, avec son histoire, ses goûts et affinités personnels, son physique aussi. Nous avons mis chaque technique à l’épreuve du témoignage et avons invité des artisans à nous parler de celle qu’ils aimaient le plus. Pour ce deuxième chapitre, la céramiste Lucile Boudier raconte sa pratique enthousiaste de la technique du colombin.
« Je m’appelle Lucile Boudier, je suis une jeune céramiste. J’ai suivi un parcours d’arts appliqués et j’ai obtenu un diplôme en design à l’école Duperré à Paris. Je me suis spécialisée en céramique à la suite d’un stage au cours de mes études à l’Atelier Tarente à Marseille où j’ai eu une forme de « révélation » évidente pour cette discipline. Aujourd’hui j’ai mon atelier en Bourgogne où je peux travailler, expérimenter et produire. Je fais des vases, j’aime leur poésie et leur statut d’objet-sculpture.
J’utilise la technique du colombin car c’est ce qui me permet le mieux de créer des objets toujours différents et surprenants. Je pense que ce qui définit mon travail ce sont ces formes uniques, asymétriques. Cette pratique contient une infinité de possible, il y a toujours quelque chose à découvrir. Au niveau des formes, des matières et des couleurs tout est réalisable et on peut toujours expérimenter être surpris et apprendre. C’est un éveil intellectuel et sensoriel permanent et c’est ce qui me séduit.
Mais c’est aussi ce que je peux trouver difficile parfois, la tentation est grande de se perdre dans cet océan des possibles. Il faut faire des choix ( la terre, le type de cuisson, le façonnage, l’émail etc ). Il faut aussi beaucoup de patience, c’est une discipline exigeante. Parfois les pièces se fissurent à la cuisson, l’émail ne donne pas l’effet attendu, il faut prendre le temps et ce n’est pas toujours évident. C’est un apprentissage de la patience et de l’humilité.
En contrepartie on a beaucoup de satisfaction lorsqu’un objet sort du four et répond à nos espérances et attentes. Je suis particulièrement émue lorsqu’un de mes vases existe dans un intérieur, lorsque quelqu’un d’autre que moi le possède et lui donne une vie.
Je crois que le geste que j’aime le plus faire c’est celui de poser les premiers colombins, les assembler avec attention avec la base et se lancer. Il y a toujours quelque chose de spécial, presque solennel dans le commencement d’une forme, on ne sait pas encore exactement ce qui va arriver c’est un moment sacré… »
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