Exposition VOLUMES 2-12 juin 2018
Grandes pièces de trois céramistes françaises
A la frontière entre la poterie utilitaire et la céramique artistique, remplissant des fonctions millénaires, les créations de ces trois céramistes incarnent l’évolution des usages des objets en poterie et leur redonnent une place centrale. Le grand format autrefois fonctionnel, est devenu principalement objet d’ornement et de décor.
D’un point de vue plastique, le volume – de «volumen» le repli, la «chose enroulée», le «rouleau d’un manuscrit» – résonne jusque dans les techniques employées pour leur réalisation. Le façonnage au colombin, superposition de longs boudins d’argile obtenus en roulant un morceau de terre avec la paume des mains, et la technique du tour enroulent l’histoire de chaque objet et créent le récit. Il y a cinq ou six siècles, on disait volumer pour composer, écrire…
Devant ces jarres, coupes, et grandes bouteilles qui imposent l’espace qu’elles offrent, nous propose un temps de respiration et d’écoute devant les objets qui emplissent et servent nos espaces de vie.
Crédit photo: Linda Ouhbi
Crédits photos de gauche à droite de bas en haut: Linda Ouhbi, Julien de Gasquet, Mathilde Martin, Meggan Roussel
ARIELLE DE GASQUET
Céramiste confirmée, Arielle s’est prise de passion pour la porcelaine depuis plusieurs années. Elle travaille essentiellement cette matière pour la poésie de sa blancheur et sa translucidité qui la fascinent, et développe ses propres émaux. C’est en 2009, dans l’atelier du céramiste Togei Kyoshitsu à New York que sa passion et son apprentissage débutent par le tour à la motte dans un esprit japonais. De retour en Europe, elle passe en Juin 2016 son CAP de tourneur en céramique à l’école Chemin de Terre afin de pouvoir transmettre son savoir-faire.
Arielle de Gasquet vit et travaille à Paris.
LINDA OUHBI
Linda Ouhbi façonne des pièces en grès selon la technique du colombin. Ce procédé ancestral nécessite une construction lente et permet de développer une relation avec chaque pièce. Un dialogue s’installe et fait évoluer la forme tout au long de sa construction en cherchant un équilibre fragile. Chaque pièce est ainsi empreinte d’une qualité émotionnelle propre, une prémisse très intime qui vient de l’intérieur.
Inspirée par les créations de peuples premiers, émue par des pièces préhistoriques et antiques d’une rare subtilité, Linda Ouhbi façonne des pièces qui questionnent la fonction et l’utilité, mais surtout les notions de temps et de progrès.
Plus qu’un métier ou une recherche esthétique, Linda Ouhbi aborde sa discipline comme un mode de vie à la recherche d’un état primordial, une quête de simplicité.
Née à Casablanca, elle s’initie à la terre dans un atelier à Marrakech avant d’entamer une formation dans un village potier en Bourgogne puis à l’école des Arts Appliqués de Paris – Duperré.
Linda Ouhbi vit et travaille à Paris.
MATHILDE MARTIN
Plasticienne à Paris, Mathilde Martin travaille le grès sans tour et modèle des formes devenant à la fois objet d’art et objet du quotidien. Plus que l’esthétique, la matière et le toucher sont très importants dans son travail, du processus de fabrication jusqu’à l’issue finale de l’objet.
Battre, lisser, caresser, couper, pincer, racler… l’élasticité de la terre matière première est son guide. Elle lui donne une grande liberté de créer et de se laisser surprendre par l’objet qui apparait sous le mouvement de la main et les sursauts des émotions.
Par ce processus singulier, Mathilde Martin entreprend une réflexion sur le sens de l’objet, son non-sens ainsi que ses propres sens stimulés lors de la création.
Mathilde Martin vit et travaille à Paris.
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