Les Guimards – Atelier familial en Puisaye
Le grès en héritage
PHOTOGRAPHE: NICKY RASA
Et puis tout naturellement, nous avons eu envie de les représenter chez nous, d’apprendre à les connaître, et d’aller à leur rencontre dans l’atelier familial en Puisaye, dans le ravissant hameau des Guimards.
Et bien sûr nous avons eu envie de partager leur savoir-faire, leur bonne humeur, et leur passion avec vous !
L’histoire des Guimards commence en 1976 quand le père de Nathalie et Christophe Hurtault (les dirigeants actuels), envisage une reconversion, fatigué du dur labeur d’agriculteur et découragé par ses mauvaises récoltes.
« Il y avait un cousin tourneur chez un potier de la région. Le cousin Dédé. Il a appris un peu avec lui et il a installé un atelier dans la maison familiale. Il est toujours resté agriculteur, puis la poterie a pris le dessus. Ca a très vite fonctionné, il se débrouillait bien, ils étaient dynamiques et avaient beaucoup d’énergie à revendre. » nous racontent le frère puis la soeur.
Dans les années 70 les potiers étaient encore nombreux dans cette région où la tradition d’artisans potiers se perpétue depuis le Moyen-Âge.
« Le premier potier de la région date du Moyen-Âge car il y avait de l’argile dans le sous-sol, et des forêts pour la cuisson au four à bois. Au fil des siècles, de nouveaux potiers sont arrivés et les techniques se sont développées. Le bleu cobalt par exemple, date du 17ème siècle. C’était la mode auprès des seigneurs locaux, qui faisaient faire toute leur vaisselle dans ce bleu. Au 19ème siècle, il y a eu une grosse production de poteries utilitaires pour toute la conservation des aliments : salois, vinaigriers, pots à conserve… Cette production a décliné ensuite avec l’apparition du fer blanc puis du plastique. Dans les années 50, il y a eu un nouveau souffle avec l’arrivée d’artistes dans la région. Nos parents à nous se sont installés dans les années 70. »
Nathalie et Christophe ont grandi dans la maison familiale, devenue un véritable atelier de poteries, avec sa dizaine d’employés. Christophe a toujours su qu’il reprendrait le flambeau et s’est formé à la céramique. Nathalie, elle, est d’abord devenue parisienne quelques années et se destinait au commerce international. Jeune maman elle se rapproche de sa famille, et rejoint Christophe à la tête de la société quand leurs parents prennent leur retraite.
Et puis, assez vite, il a été question de se réinventer…
« Le paysage artisanal de la région a beaucoup changé depuis 10-15 ans. Tous ceux qui fabriquaient des poteries artisanales traditionnelles et qui n’ont pas évolué, ne travaillent plus aujourd’hui, c’est fini. » nous explique Christophe. « A ce moment là on savait qu’il fallait qu’on fasse quelque chose. Soit on changeait, soit dans les deux ans qui suivaient il allait falloir qu’on licencie la plupart de nos employés. L’objectif c’était de continuer à travailler en ne licenciant personne. Parce que les gens qui sont là, sont là depuis longtemps. La solution simple aurait été de licencier les ¾ des gens mais cela aurait été un échec. On ne venait pas de reprendre l’entreprise de nos parents pour mettre tout par terre comme ça ! Il y a une question de respect. Et puis c’est un beau métier. »
Nathalie sourit. Et reprend de plus belle « On a dû repenser nos produits et notre style et faire des collections contemporaines. Si on n’avait pas fait de collection contemporaine, on n’aurait pas pu entrer à Maison et Objet, et sans Maison et Objet on n’aurait jamais trouvé les clients qu’on a aujourd’hui. 8 ans plus tard, c’est encore difficile, mais on est là. »
« La base de la collection Basic ce sont des vieux moules d’assiettes et de pots qu’on avait depuis longtemps, et qu’on a réinventé. La tasse à thé à l’origine c’était un pot à épices.
J’ai détourné et émaillé différemment, avec des nouvelles couleurs, des nouvelles finitions. On en a fait des gobelets, des bols et des assiettes, on a présenté ça au salon, et ça a marché tout de suite. »
Aujourd’hui Nathalie parle plus l’anglais que quand elle travaillait dans le commerce international à Paris, et elle s’en réjouit. « Nos pièces font le tour du monde ! On vend aussi à des distributeurs qui vendent à des hôtels et des restaurants, dans lesquels on n’aurait jamais les moyens d’aller manger. Ca fait super plaisir ! On les regarde de loin et on se dit ‘au revoir petite assiette dans laquelle je ne mangerai plus jamais’. » Nathalie éclate de rire.
Christophe renchérit : « Je ne m’attendais pas du tout à ce que nos produits intéressent tous ces grands restaurants. On ne les a pas démarchés du tout, ils sont venus à nous. Pour eux, le retour à des valeurs sûres artisanales au niveau des produits, c’est très net, on le sent très fort. Ils recherchent une personnalisation, une originalité, une vraie authenticité. »
Nathalie de confirmer : « C’est ça la satisfaction de notre travail. Être fier de vous raconter tout ça, de nos clients, d’être encore là. On fait un métier difficile mais ça, c’est vraiment gratifiant. »
Le grès de Puisaye
Les Guimards utilisent le grès de Saint-Amand extrait de leur carrière et le préparent eux-même, laissant à la terre son caractère originel.
Les émaux et les couleurs sont créés par Christophe, à partir de matières premières respectueuses de l’homme et de son environnement. (extrait du dossier de presse des Guimards)
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